Personnages célèbres

Il en est passé du beau monde sur les Terres du Val de Loire ! Au fil des siècles, de nombreux personnages ont marqué, par leur engagement, leur conviction, leur passion ou leur talent, l’histoire de notre territoire.

SAINT-LIPHARD | vers 477 – vers 565​

JEAN CHOPINEL, dit Jehan de Meung | vers 1240 – 1303

Saint-Liphard est l’une des personnalités emblématiques de Meung-sur-Loire. Ancien juge et gouverneur de la ville d’Orléans, il renonça à de hautes charges juridiques puis se retira à Meung-sur-Loire afin d’y vivre en ermite. Il redonna vie au village amoindri.

Son nom parle de lui-même… Jehan de Meung est bien né à Meung-sur-Loire ! Ce poète français du XIIIe siècle est connu pour avoir donné un second souffle au Roman de la Rose de Guillaume de Lorris, vrai chef-d’œuvre de la littérature médiévale.

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JEANNE D’ARC | vers 1412 – 1431

JEAN DE DUNOIS, "le bâtard d’Orléans" | 1403 – 1468

Personnage emblématique de notre Histoire, Jeanne d’Arc a également marqué le territoire des Terres du Val de Loire, en délivrant notamment Meung-sur-Loire des Anglais.

Jean de Dunois est une personnalité emblématique du territoire des Terres du Val de Loire. Ce noble et courageux homme de guerre laissa en héritage à la ville de Beaugency un beau château qu’il occupa durant 17 ans.

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FRANÇOIS DE MONTCORBIER, dit François Villon | vers 1431 – 1463

FRANÇOIS RABELAIS | 1483 ou 1494 ? – 1553

François de Montcorbier, plus connu sous le nom de François Villon, est un poète de la fin du Moyen Âge et probablement l’auteur le plus connu de cette période. Poète et canaille, il fut enfermé dans les geôles du Château de l’Évêque de Meung-sur-Loire.

Enfant du pays de Chinon pour lequel il conserva une affection profonde, François Rabelais trouva également l’inspiration sur nos Terres du Val de Loire.

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JACQUES CHARLES | 1746 – 1823

CLAUDE CHAPPE | 1763 – 1805

À la fin du XVIIIe siècle, la France était le centre de l’aéronautique mondiale et de nombreux scientifiques se livraient bataille pour conquérir le ciel. Le Balgentien Jacques Charles fut le premier à avoir fait voler un ballon à gaz gonflé à l’hydrogène !

De passage à Baccon, une drôle de tour ne manquera pas d’attirer votre attention. La Tour Chappe, tel est son nom, a été imaginée à la fin du XVIIIe siècle par Claude Chappe, célèbre inventeur du télégraphe aérien !

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JEAN-AUGUSTE-DOMINIQUE INGRES | 1780 – 1867

MARIE-JOSEPH SUE dit Eugène SUE | 1804 – 1857

Dans la famille des célèbres personnalités des Terres du Val de Loire, nous demandons… Jean-Auguste-Dominique Ingres ! Et oui, le célèbre peintre néo-classique français résida quelques temps à Meung-sur-Loire.

Qui aurait pu croire que cet élève médiocre et turbulent, puis dandy ruiné, connaîtrait le succès et la fortune grâce à ses œuvres littéraires ? Découvrez l’histoire d’Eugène Sue, écrivain célèbre, qui vécut notamment au château des Bordes à Lailly-en-Val.

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JULES LEMAÎTRE | 1853 – 1914

CAMILLE LEFÈVRE | 1853 - 1933

Jules Lemaître
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GASTON COUTÉ | 1880 – 1911

Poète français libertaire, Gaston Couté appartient à la famille des personnalités les plus atypiques qui ont foulé le sol des Terres du Val de Loire. Découvrez son histoire !

EDWIGE FEUILLÈRE | 1907 - 1998

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Edwige Feuillère

YOLAND CAZENOVE | 1914 - 2009

ALAIN CORNEAU | 1943 – 2010

Yoland_Cazenove
Alain Corneau

JEAN-JACQUES SERGENT | 1945 – 2011

Jean-Jacques_Sergent

D'illustres amateurs de vin

Très attaché à Notre-Dame de Cléry à laquelle il portait une profonde dévotion, Louis XI a beaucoup œuvré à la restauration du sanctuaire détruit pendant la guerre de Cent Ans, surveillant les travaux de reconstruction et d’embellissement de la basilique, comblant les chanoines de privilèges et de dotations. Il se rendait souvent à Cléry-Saint-André, en empruntant avec son escorte toujours le même itinéraire au milieu du vignoble : il arrivait par la rive droite à Saint-Ay, où il traversait le fleuve pour aborder à Mareau-aux-Près (au Port-Mallet), où l’attendaient des chevaux frais dans l’écurie de Champremeau, d’où il repartait pour Cléry. A Saint-Ay, la rue de la Galère, qui descend vers la Loire, rappelle qu’en ce point était amarrée la galère royale qu’utilisait Louis XI pour se rendre en pèlerinage à Cléry. La maison de la Galère et la rue de la Galère existent toujours.

Arrivé à Cléry, il descendait chez les chanoines qui lui servaient les meilleurs vins de leurs clos, jusqu’à ce qu’il se fasse construire sa propre résidence, tout à côté de la basilique, appelée depuis « la maison de Louis XI », dont il fait planter le jardin d’arbres fruitiers et de vignes conduites en treilles tout le long des murs, comme il l’indique expressément dans une lettre à son fidèle Jean du Plessis. Et c’est au même qu’il demande régulièrement d’approvisionner sa table et les caves de ses résidences de bons vins d’Olivet, de Meung-sur-Loire et de Cléry qu’il appréciait tout particulièrement.

Adossés au clocher de l’église Saint-Liphard à Meung-sur-Loire, les vestiges de la puissante tour féodale bâtie au XIIe siècle par Manassès de Garlande abritent bien des mystères et des légendes… N’est-ce pas là, dans un sombre cachot à la base de cette tour transformée en « prison des évêques », que François Villon, le poète mauvais garçon, franc buveur et pilier de taverne, croupit tout un été en l’an 1461 ? Incarcéré par l’évêque d’Orléans Thibault d’Assigny pour quelques méfaits dont on sait peu de choses, il fut jeté dans un cul de basse fosse, soumis au cruel supplice de l’eau et nourri en tout et pour tout d’une petite miche de pain sec, jusqu’au 2 octobre 1461, jour où Louis XI quittant Paris pour Tours s’arrêta à Meung et fit libérer les prisonniers par grâce royale. Les vestiges de ce cachot, aménagé dans les soubassements de la partie nord de la tour, ont été retrouvés lors de fouilles, mais ne sont plus visibles aujourd’hui, la cave ayant été isolée du 1er étage par une dalle en béton.

Si le poète avait gardé un souvenir amer de son séjour dans les prisons épiscopales, il n’en avait pas pour autant renié les excellents vins de la région. Amateur de bons vins comme Louis XI, le « bon roi qui me délivra de la dure prison de Mehun et que vie me recouvra », Villon se réfère en effet au bon vin de Meung dans la ballade finale du Grand Testament, sa dernière œuvre. En une ultime pirouette, il prend en congé de ce bas monde en buvant un coup du meilleur vin rouge :

« Sachiez qu’il fist au departir:
Ung traict but de vin morillon,
Quant de ce monde voult partir. »

Ce « vin morillon », avec lequel il tire sa révérence, c’est, au Moyen Age, le nom du pinot noir, appelé auvernat en Orléanais. Vin de prince que le poète avait su apprécier en connaisseur.

Amateur de bons crus, né au milieu des vignes du Chinonais, Rabelais apprécie les vins « aurélianois » qu’il cite à plusieurs reprises dans l’ensemble de son œuvre. Nous savons qu’il a séjourné à Saint-Ay chez son ami Etienne Lorens, grand serviteur de François Ier, qui était propriétaire de la terre de Saint-Ay depuis 1528. La demeure de ce dernier s’élevait face à la Loire sur un coteau planté de vignobles renommés. Le vin y était bon, la table succulente, l’ambiance chaleureuse, et bien des juristes orléanais aimaient à s’y retrouver et discuter.

Lorsque Rabelais vient à Orléans, pour la seconde fois, en 1542, il se rendit chez son ami Lorens. C’est de là qu’il envoya, le 1er mars 1542, une lettre facétieuse à son ami l’avocat orléanais Antoine Hullot pour l’inviter à venir lui aussi passer quelque temps dans ce séjour idyllique, où il pourra goûter aux succulents poissons de Loire et aux bons vins du coteau qu’on garde précieusement pour lui. Cette lettre, dans laquelle le grand écrivain humaniste dit tout le bien qu’il pense des vins de Saint-Ay, aujourd’hui conservée à la Bibliothèque nationale, est le seul manuscrit de la main de Rabelais qui nous soit parvenu.

A plusieurs reprises, dans Les trois mousquetaires, Alexandre Dumas fait référence au vin de Beaugency que dégustent volontiers ses héros. Ainsi peut-on lire, au chapitre IX, ce bel éloge des crus balgentiens :

« Planchet, dit d’Artagnan à son domestique, qui passait en ce moment la tête par la porte entrebâillée pour tâcher de surprendre quelques bribes de la conversation, descendez chez mon propriétaire, M. Bonacieux, et dites-lui de nous envoyer une demi-douzaine de bouteilles de vin de Beaugency : c’est celui que je préfère.

– Ah çà, mais vous avez donc crédit ouvert chez votre propriétaire ? demanda Porthos.
– Oui, répondit d’Artagnan, à compter d’aujourd’hui, et soyez tranquilles, si son vin est mauvais, nous lui en enverrons quérir d’autre.
– Il faut user et non abuser, dit sentencieusement Aramis. »

Jules Lemaître (1853-1914), écrivain très célèbre en son temps, a été élu à l’Académie française en 1895. Et, surtout, il a été indéfectiblement attaché à Tavers, où il a passé une bonne partie de sa vie et où il est enterré. Sa maison se trouvait (et elle existe toujours) sur le sommet du coteau de Guignes qui portait alors un fameux cru.

Encore lycéen, il a écrit des petits vers faciles sur ce fameux coteau :

« Joyeux Guignes
Où mûrit
Vieille vigne
Aux doux fruits !
Ceps que frange
La vendange
Qui rougit. »

Devenu un monsieur discret et sérieux, écrivain, chroniqueur littéraire et critique dramatique reconnu, il n’en continua pas moins à adorer le gris-meunier de son coteau natal, où il séjournait le plus souvent possible, loin de l’agitation parisienne.
Il nous a aussi laissé un refrain que les amateurs de gris-meunier ont souvent repris en chœur :

« Le petit vin de chez nous
Est chose légère,
J’en avale de grands coups
Il ne grise guère
Il me fait, quand je le bois,
Le coeur et l’esprit plus droits
Et Rabelais autrefois
En but à plein verre. »

Les derniers plaisirs de cet académicien gourmet seront la matelote d’anguille arrosée du vin de son coteau d’enfance.

Le poète Gaston Couté (1880-1911) né à Beaugency au Moulin des Murs, a passé son enfance dans le moulin paternel de Meung-sur-Loire, le Moulin de Clan, sur les Mauves, près de Roudon.

S’il a été le poète violemment libertaire des cabarets parisiens, que l’on connaît bien, révolté par la misère et l’injustice, Il y a toute une part de son œuvre qui chante la nostalgie de son enfance au bord des Mauves, et qui fleure les dimanches campagnards, les travaux de la terre, les champs de blé beaucerons, les moulins, le vin nouveau , les vendanges. Et parmi les très nombreux poèmes qu’il nous a laissés, en français ou en patois, plusieurs sont inspirés par la vigne et le vin de Meung et de Beaugency : Après vendanges, Feu de vigne, Hymne au vin nouveau, Les vignes sont gelées, Ma vigne
pousse, Sapré vin nouvieau, La dernière bouteille…

Au cours de ses premières années montmartroises, où il a connu une misère noire, il retournait parfois à Meung où il logeait à Roudon, à quelques pas du Moulin de Clan, dans une petite maison qu’il appelait « La turne ». Quelques amis et compagnons de Bohême venaient l’y retrouver, dont l’écrivain Pierre Mac Orlan (de son vrai nom Pierre Demarchey, 1882-1970), rencontré au Lycée d’Orléans puis retrouvé à Montmartre où ils ont partagé des années de galère. Pierre Mac Orlan ne devait jamais oublier ses séjours au bord des Mauves ; il écrira plus tard ce délicieux petit texte sur le vin de Beaugency :

« C’est à Meung-sur-Loire que j’ai connu le vin blanc des Mauves. C’est un vin léger, coquin et bavard. Il faut aller le boire sur place dans un cabaret champêtre. Ceux qui possèdent chez eux, par relations, du vin de Beaugency, le dégustent à pleins pots. Un feuillette de ce vin ne dure pas longtemps. La présence de ce joli vin d’été dans une cave fraîche attire les amis. »